La MOA pragmatique du SI (Business Analysis, Analyse d'Entreprise, Maitrise d'Ouvrage)

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mercredi, octobre 2 2013

Ecrire un livre via Leanpub - Maîtrise d'Ouvrage du Système d'Information en pratique

Attention, auto-promo à l'intérieur de ce billet :) !

Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit sur ce blog ! Je vais essayer de contribuer plus régulièrement.

J'ai profité de cette absence sur ce blog pour co-écrire un livre sur la maitrise d'ouvrage du SI. Pour cela, nous avons utilisé la plateforme Leanpub qui permet d'écrire un ouvrage de manière collaborative, en suivant les principes du Lean. L'idée c'est donc d'écrire une première version du livre que l'on publie assez tôt afin d'obtenir un retour rapide des lecteurs.

Donc si vous êtes intéressés par les sujets évoqués sur ce blog, vous aimerez ce livre qui présente des techniques très utiles pour réussir en tant que MOA. Il y est notamment question de : gestion des exigences, valeur métier, Minimum Viable Product, vision, business case, modélisation UML, story-board, maquette, user story, Behavior Driven Development, Acceptance Tests Driven Development, conduite du changement, rétrospective... En téléchargeant ce livre maintenant, vous pourrez l'avoir pour 0€ et en plus vous pourrez influencer son contenu en nous faisant vos commentaires sur ce qu'il faut étoffer, ajouter ou corriger. 

Si vous souhaitez plus d'information, c'est par ici :


dimanche, septembre 4 2011

Quelles certifications pour la MOA ?

Les certifications pour la MOA ne sont pas très nombreuses. Et il y en a encore moins si on parle des certifications francophones. Indépendamment du débat "Êtes vous pour ou contre les certifications ?", voici quelques idées de certifications utiles pour une MOA.

Les certifications en Business Analysis

Le International Institute of Business Analysis (IIBA) propose deux certifications portant clairement sur le métier de maitrise d'ouvrage :

  • La certification CBAP® (Certified Business Analyst Professional®) pour les “Business Analyst” expérimentés.
  • La certification CCBA (Certification of Competency in Business Analyst) pour les profils intermédiaires.

(plus d'information ici : Certifications IIBA - CBAP et CCBA)

Ces certifications sont sérieuses, elles demandent à la fois des connaissances sur le Business Analysis Body of Knowledge (BABOK) et également une quantité importante d'expérience sur des activités de la Business Analysis. Je ne pense pas que la certification CBAP soit très connue en France, mais c'est certainement la certification qui me semble la plus intéressante et la plus valable pour une MOA.

Les certifications associées à des méthodologies

En tant que MOA on peut être amené à travailler en suivant différentes méthodologies. Il peut donc être intéressant d'obtenir une certification sur une ou plusieurs méthodologies en vogue. Par exemple, si vous travaillez en tant que Product Owner sur un projet en mode Scrum, pourquoi ne pas passer une certification sur ce thème proposée par la Scrum Alliance ?

On est sur un type de certification plus "light" que celles proposées par l'IIBA, mais cela permet de prendre un peu de recul sur sa compréhension de Scrum, et cela donne accès à une communauté qui saura vous aider sur certains aspects de Scrum si vous en avez besoin.

Les certifications plus ciblées sur des outils, des langages, des progiciels

Ensuite, en fonction d'éléments plus spécifiques à votre profil et domaine d'expertise, vous pouvez opter pour des certifications sur un langage de modélisation ou un progiciel.

Là on est sur des certifications d'expert. On s'éloigne un peu de la MOA, mais il est vrai qu'une MOA est souvent également un expert sur un domaine en particulier. Il peut donc être intéressant de valider cette expertise via une certification.

Il existe donc un choix intéressant de certifications pour la MOA, même si les certifications purement MOA sont encore limitées en nombre. Ensuite, chacun doit faire en fonction de son profil, de ses souhaits d'évolution et du temps qu'il souhaite et peut y passer. Finalement reste l'éternel débat, comme pour toutes les professions du système d'information, la certification est-elle valorisée dans l'entreprise ?

jeudi, mars 17 2011

MOA et Scrum : Quels retours d'expériences ?

Cela fait quelques mois que je travaille sur un projet utilisant la méthodologie Scrum. Cette méthodologie dite "agile" bouleverse le travail de la MOA dans les organisations classiques où les rôles MOA et MOE sont gérés par des personnes distinctes, voire des équipes distinctes. Après vous avoir expliqué quelques bases sur l'agilité et la MOA dans un précédent billet (Le rôle de MOA est-il compatible avec les méthodes agiles ?), je me propose ici simplement de vous livrer mon retour d'expérience sur l'impact d'une telle méthodologie pour la MOA.

Ce qu'on a dit sur le rôle de la MOA dans les méthodes agiles...

On a beaucoup parlé des méthodes agiles depuis quelques années. Et on peut avoir l'impression par exemple que Scrum a été conçu par des développeurs, pour des développeurs. Je dis cela car la communauté agile s'est très vite rendue compte du problème que posait la MOA pour mettre en œuvre Scrum :

Scrum, Agilité et Rock'n roll : Se passer de la MOA ou se passer de l'agilité ?

J'ai dit à N. qu'une meilleure solution serait de supprimer la MOA. MOA et MOE c'est fait pour les travaux publics, pas pour le développement de logiciel. C'est le bon moment en période de crise pour éliminer les gaspillages...

Bon, c'était une boutade, on ne peut pas supprimer la MOA du jour au lendemain.

OCTO Talks! : Installer Scrum sur une organisation existante

L’autre population qui est mise en porte-à-faux lors du déploiement de SCRUM : la MOA. Là aussi, le rôle de MOA tel que nous le connaissons est en grande partie absorbé par l’équipe : clarification du besoin, qualification des demandes, tests, … Quelle position la MOA peut-elle alors adopter pour continuer à apporter de la valeur à un projet ?

La solution en laquelle nous croyons aujourd’hui est que la MOA soit partie intégrante de l’équipe.

Et ce n'est pas seulement un problème franco-français ou un problème de la métaphore MOA/MOE issue du BTP. C'est simplement que les méthodes agiles veulent mettre le client au cœur du process de développement d'un système informatique, en limitant les gaspillages : documentation inutile, intermédiaires superflus entre le développeur et le client. Ces sujets touchent principalement les activités de la MOA.

... et ce que j'ai expérimenté : User stories et storyboards,

Sur mon projet actuel, nous avons donc mis en place Scrum. En tant que MOA, on m'a dit : "Maintenant, tu rédiges des user stories.". Ok. J'ai en fait pris le rôle de Product owner, délégué. Avant cela, j'ai quand même fait une étude préalable qui a abouti sur la rédaction d'un cahier des charges chargé d'une étude de l'existant et d'une liste d'exigences. J'ai ensuite décliné ces exigences en user stories. Ces user stories sont un outil très pratique pour planifier les sprints. Au départ j'ai simplement accompagné ces user stories d'un storyboard et de maquettes réalisées via Axure.

quelques spécifications fonctionnelles "old school"

Pas suffisant. J'ai rapidement bifurqué vers une spécification fonctionnelle détaillée ! Aïe, de la documentation ? Mais pourquoi ? C'était impossible d'avoir une vision globale du système sans cela. Et la traçabilité n'était pas suffisante, j'avais toujours l'impression d'aller à l'encontre d'un choix de conception fonctionnel fait plus tôt dans le projet, faute de me rappeler des motifs de ce choix. De plus il était très difficile de discuter avec les projets non Scrum sans un document de spécifications fonctionnelles. J'ai donc décidé de maintenir ce document, enrichi au fil des sprints en essayant d'avoir toujours un ou deux sprints d'avance. De plus certaines réglementations demandent que le système d'information soit documenté, donc impossible de passer outre une documentation fonctionnelle.

et les critères d'acceptation !

Oops, malgré cela, je me suis rendu compte que j'avais oublié un élément capital dans les user stories : les critères d'acceptation ! Pour faciliter la recette au fil de l'eau, il est important d'avoir ces critères d'acceptation au niveau des users stories, même si ceux-ci font souvent référence aux spécifications fonctionnelles. Je pense aussi qu'une automatisation des tests fonctionnels est capitale pour tirer tous les bénéfices d'un mode de développement avec des itérations courtes.

Au final, un bilan positif ?

Finalement, nous avons mis en place Scrum, mais j'ai quand même gardé certains outils propres aux cycles en V. Pourquoi ? Surement parce qu'on ne peut pas changer ses habitudes aussi facilement, mais aussi parce que Scrum ne se suffit pas à lui-même. Comme toute méthodologie, il faut l'adapter au contexte. Tous les développeurs ne sont pas capables de gérer les aspects fonctionnels, les clients ne sont pas forcément prêts à rédiger des users stories, et les équipes avec lesquelles vous devez interagir ne sont pas forcément "agiles". Les itérations courtes, les démos, la collaboration, la recherche du consensus, le pilotage par la valeur ajoutée sont par contre autant d'éléments très positifs de la méthodologie.

Je pense donc que le rôle de MOA ou AMOA s'inscrit parfaitement dans cette méthodologie du moment que l'on accepte que le product owner puisse être en fait une équipe composée d'un sponsor métier, d'utilisateurs clés et d'un ou plusieurs MOA. Dans ce cas,  la ou les MOA doivent clairement avoir la délégation et la capacité pour arbitrer les points en temps réel, quitte à remonter ensuite les points les plus problématiques lors des comités de pilotage du projet. La MOA peut alors apporter toute son expertise en terme d'analyse, de modélisation et de construction de lien fort entre le SI et le métier.

mercredi, février 17 2010

Le rôle de MOA est-il compatible avec les méthodes agiles ?

Les méthodes agiles telles que Scrum et Extreme Programming ne sont pas adaptées à tous types de projets et demandent une organisation bien différente de la classique organisation verticale. De grands penseurs (Ward Cunningham inventeur du Wiki, Kent Beck fondateur de l'extreme programming...) se sont réunis en 2001 et ont publié le manifeste des méthodes agiles qui met en avant les quatre valeurs fondamentales des méthodes agiles :

Individuals and interactions over processes and tools
Working software over comprehensive documentation
Customer collaboration over contract negotiation
Responding to change over following a plan

Le troisième point place le client au centre de ces méthodes. Terminée la relation client vs fournisseur, MOA vs MOE... Le client doit faire partie de l'équipe projet. Un des douze principes de ce manifeste est :

Business people and developers must work
together daily throughout the project.

On comprend donc que la MOA doit être très impliquée et collaborer très étroitement avec les autres intervenants du projet. Voici pour exemple un schéma expliquant le fonctionnement d'une des plus connues des méthodes agiles, SCRUM :

En plus de l'équipe qui va réaliser les développements, Scrum définit deux rôles que pourraient jouer une MOA "classique".

Le Product Owner. C'est celui qui va définir le Product Backlog composé des demandes des parties prenantes du projet, priorisées d'un point de vue business. Dans une organisation classique, sur une application qu'on fait évoluer en mode catalogue, la MOA fait déjà souvent ce travail via un outil comme JIRA par exemple. Là il s'agit de le faire avec une terminologie et une finalité différentes. A partir de ce Product Backlog le Product Owner va définir le contenu de la prochaine itération (le sprint) avec l'aide de l'ensemble de l'équipe : c'est le Sprint Backlog.

Le Scrum Master. C'est celui qui aura pour rôle de faciliter le travail de l'équipe. Ce n'est pas un chef, il n'y a pas de notion de hiérarchie dans ce process. Ce rôle consiste à faciliter la résolution d'éventuels conflits, rappeler les principes de Scrum lorsqu'un membre de l'équipe s'en écarte... Et en tant que MOA on joue déjà le rôle de facilitateur. Par contre je connais peu de MOA ayant des compétences sur ces méthodologies.

En plus de cette organisation, Scrum propose d'utiliser des outils tels que le daily scrum ou daily standup meeting, le burn down chart, les post-it et les grands tableaux blancs pour concevoir... Tous ces éléments font que l'organisation du travail est assez différente d'une organisation classique. Il n'y a pas de chefs, il faut s'auto-gérer, s'auto-motiver... C'est un mode de fonctionnement que tout le monde ne voudra/pourra pas accepter. Et cette terminologie et organisation assez spécifique peut créer un effet de communautarisme dès lors que cette organisation n'est pas celle de toutes les équipes de votre service.

Depuis quelques années on essaie d'utiliser des méthodes adaptées à l'industrie "lourde" comme Lean ou Six Sigma pour des projets SI. Or la maturité de l'industrie informatique est très loin de celle d'autres industries plus anciennes comme l'automobile. De plus, le travail d'un développeur informatique n'est en rien comparable aux tâches effectuées par des opérateurs d'une chaîne de production. C'est pourquoi les méthodes agiles me semblent plus pertinentes. Mais encore faut il trouver sa place en tant que MOA dans ces organisations parfois mises en place par des nerds. Il faut également savoir rester pragmatique pour ne pas adopter n'importe quelle méthode, n'importe comment. On doit s'approprier une méthode publique pour construire sa propre méthode qui sera acceptée par tous les intervenants.

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