La MOA pragmatique du SI (Business Analysis, Analyse d'Entreprise, Maitrise d'Ouvrage)

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lundi, juin 11 2012

Comment la MOA peut-elle obtenir l'adhésion des utilisateurs sans vendre son âme au diable ?

L'accompagnement du changement (plutôt que la conduite) n'est pas l'épilogue d'un projet. C'est une démarche qui s'exécute sur toute la durée d'un projet. Comment la MOA peut-elle obtenir l'adhésion des utilisateurs sans vendre son âme au diable ?

Définir sa stratégie, ses objectifs

En fonction de la dimension du changement (à l'échelle d'une application, d'un process, d'une organisation, de l'entreprise) et en fonction de la criticité de l'adhésion des utilisateurs finaux pour la réussite du projet, les exigences de l'accompagnement du changement ne seront pas les mêmes. Il est donc important de bien identifier la nature du changement pour identifier la bonne stratégie à adopter. Le déploiement worldwide d'une nouvelle application métier dans le but d'améliorer la qualité d'un processus ou la modification d'un processus métier pour optimiser les coûts avec des réductions d'effectifs ne seront pas gérés de la même manière.

Impliquer les utilisateurs en amont

L'accompagnement du changement ne se fait pas à la fin du projet, comme une cerise sur le gâteau. C'est un facteur clé de la réussite qui se négocie dès le début du projet. Plus les utilisateurs sont inclus tôt dans le projet, moins vous risquez le syndrome du "NIH". Pour cela, certains utilisateurs clés, appelés parfois les "champions", doivent être embarqués afin de convaincre les autres utilisateurs de l'intérêt du changement. Ces "champions" aiment le risque et prendre des responsabilités supplémentaires ou ont un intérêt personnel à ce que le projet réussisse. Il ne faut pas passer à côté de cette opportunité, un "champion" charismatique permettra de convaincre bien plus de monde que la meilleure des présentations par une équipe projet. 

Utiliser les technologies du 21ème siècle

Pour la phase de formation, pensez à utiliser les outils les plus efficaces : visioconférences, webinar... En ces temps difficiles, oubliez La Première et les grands hôtels. 

Enfin, conservez une fois de plus votre bon sens et vos qualités humaines. Je citerai cet utilisateur qui m'a dit aujourd'hui : "Vous facilitez la communication entre les systèmes, c'est très bien, mais n'oubliez pas de faciliter la vie des humains !". Heureusement, même si je ne suis pas parfait, je suis humain et comprend ses problématiques... tant qu'on ne me remplace pas par un avatar robotique humanoïde...

dimanche, juin 12 2011

La MOA doit-elle tout automatiser ?

Faut-il automatiser tous les processus manuels ? Informatiser un processus manuel répond souvent à des exigences de traçabilité, de reporting, de pilotage. Mais faut-il éliminer toute action manuelle ? Quels sont les risques lorsque l'on remplace l'homme par la machine ? On sait faire danser les robots, mais sont-il capables d'improviser ?

CEBIT 2011: A Nao robot performs at Intel's Cebit news conference

Les règles métiers doivent rester la propriété du métier

Il existent des systèmes dédiés à la gestion de règles métiers, et quoi qu'il en soit, tous les systèmes d'information implémentent des règles métier. Mais parfois certaines parties prenantes refusent la mise en place de règles métiers exécutées automatiquement. Pourquoi ? Parce qu'elles ne veulent pas perdre la connaissance et la gouvernance de leurs processus. Il faut faire très attention à ce que la mise en place d'outils de gestion des règles métiers et des processus métiers se fasse sans déposséder les "métiers".

Calculer le retour sur investissement selon l'axe financier et celui de la flexibilité

Calculer le retour sur investissement selon l'axe financier est une chose primordiale, mais il ne faut pas oublier celui de la flexibilité. Développement durable, agilité sont des termes souvent entendus associés à de lourds projets d'automatisation de processus métiers. N'oublions pas que l'être humain est très adaptable, bien plus que le meilleur SI aussi agile soit-il.

Inutile donc de vouloir tout automatiser à tout prix. N'oublions pas que le SI supporte les règles métiers et les processus métiers, mais qu'il n'est pas le métier.

mardi, janvier 12 2010

Management transverse, comment vaincre les clivages ?

En tant que MOA, on est souvent amené à travailler en réseau, à utiliser le management transverse. Et quand l'organisation de notre entreprise est très hiérarchisée, ce travail en réseau n'est pas facilité. Autre contrainte au niveau SI, l'architecture orientée service a souvent été mise en place sans refonte de l'organisation. Voilà les pire cas que l'on peut rencontrer et quelques idées pour les gérer au mieux.

Gérer le clivage MOA/MOE

  • La caricature :

Il vaut mieux être au courant : La MOA pense que les MOE sont des "pisseurs de code", la MOE pense que la MOA sont des "pisseurs de slides".

  • Les solutions du point de vue de la MOA pour éviter d'en arriver là :

Utilisez le plus souvent possible un style de management participatif. Demandez "quel est le plan d'action à mettre en œuvre pour tenir la date de livraison ?" plutôt que d'imposer une échéance.

Utilisez également un style autocratique lorsqu'il le faut. La MOA a son expertise, les décisions en relevant doivent être clairement prises et actées de tous. Ceci n'empêche pas d'expliciter les tenants et les aboutissants bien sur.

De la même manière, ne remettez jamais en cause les décisions prises par la MOE qui relèvent de leur expertise. Par exemple, une MOA ne doit pas remettre en cause le chiffrage fourni par la MOE, même si elle est en droit de demander des détails ou des explications.

Gérer le clivage MOA/Sponsor

  • La caricature :

Le Sponsor n'a pas de temps à accorder à  la MOA. Pour lui, la MOA est un "informaticien" comme un autre. La MOA pense que son sponsor ne s'implique pas assez dans le projet.

  • Les solutions du point de vue de la MOA pour éviter d'en arriver là :

Usez de vos qualités relationnelles. Sachez apporter légèreté et humour quand les conditions sont réunies, soyez toujours d'humeur égale, traitez parfois de hors sujets...

Adaptez votre style à votre interlocuteur. Certains interlocuteurs peuvent faire attention aux détails : ponctualité, look, sachez vous adapter.

Optimisez votre temps. Organisez des réunions courtes (30 minutes sont souvent suffisantes) mais régulières. Préparez les en utilisant un support optimal (type "Flash report"), conduisez les réunions en évitant les écarts, rédigez et diffusez toujours le compte-rendu dans la foulée pour mettre noir sur blanc les résultats de ces réunions.

Gérer le clivage intergénérationnel

  • La caricature :

La différence essentielle entre un jeune con et un vieux con réside dans le temps qu'il leur reste à être cons. - Jean Dion.
En tant que MOA vous serez amener à travailler avec des gens qui ont des rôles bien différents, vous amenant à réaliser un grand écart générationnel.

  • Les solutions du point de vue de la MOA pour éviter d'en arriver là :

Soyez ouvert. Vous allez être tantôt le jeune, tantôt le vieux. Sachez rester ouvert aux points de vue de tous les intervenants. Un utilisateur qui a 30 ans d'expérience sur son poste ne vous fera pas les mêmes retours qu'un utilisateur qui sort de l'école. Mais tous sont bon à prendre.

Acceptez la critique. On vous prendra un jour pour un jeune prétentieux aux dents longues parce que vous souhaitez bouleverser un processus métier qui fonctionne très bien depuis 15 ans, et le lendemain pour un vieux de la génération X parce que vous ne pratiquez pas le twittering et que vous avez aimé connu le doux chant du modem 56K. Acceptez de recevoir toutes les critiques, vous n'avez rien à prouver.