La MOA pragmatique du SI (Business Analysis, Analyse d'Entreprise, Maitrise d'Ouvrage)

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lundi, janvier 20 2014

Mon blog déménage : blog.olivierdurand.fr

Mon blog déménage. Retrouvez mes articles sur la MOA à cette adresse :

http://blog.olivierdurand.fr/

mardi, décembre 3 2013

Est-ce que la MOA va changer de moto ? Ou quand utiliser les techniques d'élicitation.

Parfois, vos parties prenantes vont vous prendre pour le Père Noël et vont vous soumettre un besoin, qui n'en est finalement pas un.

J'ai besoin d'une nouvelle moto pour aller bosser.

Alors, vous allez vous lancer dans une analyse détaillée de ce besoin. Votre demandeur va détailler un peu plus son besoin. souvent en parlant déjà d'une solution.

Je voudrais une Ducati Hypermotard SP

Puis, vous allez interviewer les différentes parties prenantes :

En tant que marketeux, je pense que vous devriez rouler en BMW R 1200 RT.

En tant qu'assureur je pense que le plus raisonnable serait une Honda CB 500 X.

En tant que banquier je pense que vous n'avez pas le budget.

En tant que Sécurité Routière, je pense que c'est trop risqué de rouler en 2 roues.

En tant qu'expert, je pense que ça tombe bien, c'est le salon de la moto, allons essayer une présélection de modèles puis on fera une analyse comparative.

...

Alors là, je dis STOP. On est allé trop vite. Avant de détailler, modéliser, valider ces exigences, il faut avoir vérifier que le besoin était bien compris. Dans le Business Analysis Body of Knowledge, on parle de "elicitation". Ce terme a été traduit dans la version en français par "élicitation" et est défini comme suit :

L’élicitation peut se définir de la manière suivante : se renseigner pour connaitre divers éléments (latents ou potentiels), poser des questions,  s’informer pour obtenir de l’information ou des réponses.

Les techniques à utiliser pour cette phase critique de la gestion des exigences sont : brainstorming, étude de la documentation existante, groupes de discussion, interviews, storyboards, sondage/questionnaire... Des techniques assez ouvertes qui facilitent la découverte.

Dans mon exemple, le vrai besoin de cette partie prenante est de se rendre au boulot en moins d'une heure. Et comme la batterie de sa moto actuelle est faible, elle ne démarre pas. Finalement il suffira juste de recharger la batterie de sa Honda Hornet, et ça roule.

Le Système d'Information, c'est pareil.

dimanche, octobre 20 2013

Comment la MOA peut améliorer la perception des performances ?

Du côté des utilisateurs :

Sur notre appli web, les clients attendent trop longtemps avant d'obtenir un prix, ils n'en peuvent plus !

Le processus est plus en plus fastidieux à réaliser, tout est lent !

Du côté de la direction :

Pourquoi nos plateformes sont si lentes ? 

Pourquoi est-ce que les performances ne s'améliorent pas ?

Pourquoi nos concurrents sont meilleurs ?

Alors, comment la MOA peut aider les différentes parties prenantes à mieux percevoir les performances ? Beaucoup de MOA pensent que les performances ne sont pas leur problème. C'est un problème technique.Quoi doit être résolu par des techniciens très pointus. Alors, c'est vrai, la MOA ne résoudra pas les problèmes de performances.Mais elle doit définir les contours du problème et les critères qui permettront de dire que le problème est résolu.

Gestion des exigences

Par contre, la MOA est en charge de la définition des exigences non fonctionnelles. A quelles contraintes le système doit-il répondre ? Comment évoluent ces contraintes ? Ensuite chaque exigence est priorisée et on s'autorisera donc un effort plus ou moins important pour y répondre. 

Mesure de la satisfaction des utilisateurs

La MOA doit également être capable de mesurer la satisfaction des utilisateurs. On pourra par exemple mettre en place un indice de performance en se basant sur les préconisations de l'Apdex. L'idée de l'Apdex c'est de proposer un moyen standardisé de représenter la satisfaction des utilisateurs par rapport aux performances d'un système ou d'un process. Cela permet d'agréger plusieurs indicateurs sous forme d'un indice unique.

Pour les différents indicateurs qui façonnent la perception des utilisateurs, on va définir une limite de temps acceptable ainsi qu'une limite de temps satisfaisante. L'APDEX préconise de prendre  prendra une limite de temps acceptable = 4x la limite satisfaisante.

Il faut définir ces limites pour chaque type d'interaction importante que l'utilisateur aura avec le système. Par exemple, sur une application de traitement de photos on prendra T=1s pour le temps d'enregistrement de la photo, T=2s pour le temps de traitement "anti yeux rouges", T=4s pour le temps de traitement automatique des niveaux... Et sur un périmètre de cas "typiques" on mesurera alors les temps de réponse et on les classera dans la catégorie satisfaits ou acceptables et on pourra calculer un unique indice entre 0 et 1, représentant globalement l'expérience de l'utilisateur vis à vis des performances du système.

Si toutes les mesures sont acceptables mais aucune est satisfaisante, vous aurez un indice de 0.5. Donc en dessous de 0.5 les performances sont clairement mauvaises, entre 0.5 et 0.7 elles sont faibles, entre 0.7 et 0.85 elles sont correctes et au delà de 0.85 on peut les considérer comme bonnes. Bien sur ceci est un modèle qui a besoin d'être calibré en fonction de votre contexte !

La valeur ajoutée de la MOA dans ce cas est donc de bien cadrer les contours du problème, définir les exigences non fonctionnelles. Et pour finir la MOA doit avoir le recul nécessaire pour ne pas remonter les critiques des utilisateurs telles quelles, et pour s'assurer que les efforts fournis iront dans le sens de la valeur optimale pour le système. 

mercredi, octobre 2 2013

Ecrire un livre via Leanpub - Maîtrise d'Ouvrage du Système d'Information en pratique

Attention, auto-promo à l'intérieur de ce billet :) !

Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit sur ce blog ! Je vais essayer de contribuer plus régulièrement.

J'ai profité de cette absence sur ce blog pour co-écrire un livre sur la maitrise d'ouvrage du SI. Pour cela, nous avons utilisé la plateforme Leanpub qui permet d'écrire un ouvrage de manière collaborative, en suivant les principes du Lean. L'idée c'est donc d'écrire une première version du livre que l'on publie assez tôt afin d'obtenir un retour rapide des lecteurs.

Donc si vous êtes intéressés par les sujets évoqués sur ce blog, vous aimerez ce livre qui présente des techniques très utiles pour réussir en tant que MOA. Il y est notamment question de : gestion des exigences, valeur métier, Minimum Viable Product, vision, business case, modélisation UML, story-board, maquette, user story, Behavior Driven Development, Acceptance Tests Driven Development, conduite du changement, rétrospective... En téléchargeant ce livre maintenant, vous pourrez l'avoir pour 0€ et en plus vous pourrez influencer son contenu en nous faisant vos commentaires sur ce qu'il faut étoffer, ajouter ou corriger. 

Si vous souhaitez plus d'information, c'est par ici :


lundi, juin 11 2012

Comment la MOA peut-elle obtenir l'adhésion des utilisateurs sans vendre son âme au diable ?

L'accompagnement du changement (plutôt que la conduite) n'est pas l'épilogue d'un projet. C'est une démarche qui s'exécute sur toute la durée d'un projet. Comment la MOA peut-elle obtenir l'adhésion des utilisateurs sans vendre son âme au diable ?

Définir sa stratégie, ses objectifs

En fonction de la dimension du changement (à l'échelle d'une application, d'un process, d'une organisation, de l'entreprise) et en fonction de la criticité de l'adhésion des utilisateurs finaux pour la réussite du projet, les exigences de l'accompagnement du changement ne seront pas les mêmes. Il est donc important de bien identifier la nature du changement pour identifier la bonne stratégie à adopter. Le déploiement worldwide d'une nouvelle application métier dans le but d'améliorer la qualité d'un processus ou la modification d'un processus métier pour optimiser les coûts avec des réductions d'effectifs ne seront pas gérés de la même manière.

Impliquer les utilisateurs en amont

L'accompagnement du changement ne se fait pas à la fin du projet, comme une cerise sur le gâteau. C'est un facteur clé de la réussite qui se négocie dès le début du projet. Plus les utilisateurs sont inclus tôt dans le projet, moins vous risquez le syndrome du "NIH". Pour cela, certains utilisateurs clés, appelés parfois les "champions", doivent être embarqués afin de convaincre les autres utilisateurs de l'intérêt du changement. Ces "champions" aiment le risque et prendre des responsabilités supplémentaires ou ont un intérêt personnel à ce que le projet réussisse. Il ne faut pas passer à côté de cette opportunité, un "champion" charismatique permettra de convaincre bien plus de monde que la meilleure des présentations par une équipe projet. 

Utiliser les technologies du 21ème siècle

Pour la phase de formation, pensez à utiliser les outils les plus efficaces : visioconférences, webinar... En ces temps difficiles, oubliez La Première et les grands hôtels. 

Enfin, conservez une fois de plus votre bon sens et vos qualités humaines. Je citerai cet utilisateur qui m'a dit aujourd'hui : "Vous facilitez la communication entre les systèmes, c'est très bien, mais n'oubliez pas de faciliter la vie des humains !". Heureusement, même si je ne suis pas parfait, je suis humain et comprend ses problématiques... tant qu'on ne me remplace pas par un avatar robotique humanoïde...

dimanche, septembre 4 2011

Quelles certifications pour la MOA ?

Les certifications pour la MOA ne sont pas très nombreuses. Et il y en a encore moins si on parle des certifications francophones. Indépendamment du débat "Êtes vous pour ou contre les certifications ?", voici quelques idées de certifications utiles pour une MOA.

Les certifications en Business Analysis

Le International Institute of Business Analysis (IIBA) propose deux certifications portant clairement sur le métier de maitrise d'ouvrage :

  • La certification CBAP® (Certified Business Analyst Professional®) pour les “Business Analyst” expérimentés.
  • La certification CCBA (Certification of Competency in Business Analyst) pour les profils intermédiaires.

(plus d'information ici : Certifications IIBA - CBAP et CCBA)

Ces certifications sont sérieuses, elles demandent à la fois des connaissances sur le Business Analysis Body of Knowledge (BABOK) et également une quantité importante d'expérience sur des activités de la Business Analysis. Je ne pense pas que la certification CBAP soit très connue en France, mais c'est certainement la certification qui me semble la plus intéressante et la plus valable pour une MOA.

Les certifications associées à des méthodologies

En tant que MOA on peut être amené à travailler en suivant différentes méthodologies. Il peut donc être intéressant d'obtenir une certification sur une ou plusieurs méthodologies en vogue. Par exemple, si vous travaillez en tant que Product Owner sur un projet en mode Scrum, pourquoi ne pas passer une certification sur ce thème proposée par la Scrum Alliance ?

On est sur un type de certification plus "light" que celles proposées par l'IIBA, mais cela permet de prendre un peu de recul sur sa compréhension de Scrum, et cela donne accès à une communauté qui saura vous aider sur certains aspects de Scrum si vous en avez besoin.

Les certifications plus ciblées sur des outils, des langages, des progiciels

Ensuite, en fonction d'éléments plus spécifiques à votre profil et domaine d'expertise, vous pouvez opter pour des certifications sur un langage de modélisation ou un progiciel.

Là on est sur des certifications d'expert. On s'éloigne un peu de la MOA, mais il est vrai qu'une MOA est souvent également un expert sur un domaine en particulier. Il peut donc être intéressant de valider cette expertise via une certification.

Il existe donc un choix intéressant de certifications pour la MOA, même si les certifications purement MOA sont encore limitées en nombre. Ensuite, chacun doit faire en fonction de son profil, de ses souhaits d'évolution et du temps qu'il souhaite et peut y passer. Finalement reste l'éternel débat, comme pour toutes les professions du système d'information, la certification est-elle valorisée dans l'entreprise ?

jeudi, août 25 2011

Comment la MOA peut dépasser la dépression post projet ?

Le baby blues survient entre le deuxième et le quatrième jour après l'accouchement, dure en moyenne deux jours. Une fois l'euphorie de l'aboutissement passée, et les premières mises en pratiques approximatives, on y est. Le projet est terminé. Alors que le stress redescend, comment dépasser la dépression post projet ?

 

Identifiez les réussites et les échecs de ce projet

Indépendamment de l'aspect affectif, cherchez à identifier les réussites et les échecs de ce projet. Pour la MOA, en premier lieu il faut identifier si les exigences ont été remplies. Si vous avez les outils adéquats, vous pouvez analyser les caractéristiques des exigences : ont-elles été volatiles ? combien ont été créées en cours de projet ? est-ce que les priorités ont beaucoup changé ? Et comme les parents trouvent toujours leur progéniture merveilleuse, vous pouvez essayer d'obtenir la perception des utilisateurs sur la réussite du projet. C'est moins quantitatif, mais finalement beaucoup plus objectif ! Attention, si vous recherchez le retour des utilisateurs, attendez que s'écoule quelques jours ou semaines. Les projets débutant en production avec quelques couacs (problèmes lors du déploiement, forte résistance au changement...) peuvent se transformer en réussite totale une fois les tensions des premiers jours passées.

Obtenez des retours sur votre travail

Profitez en également pour identifier comment vous avez participé à ces réussites et ces échecs. N'hésitez pas à solliciter vos sponsors ou vos responsables pour avoir un retour sur votre travail. Quand le projet a atterri, il est plus facile d'obtenir un retour objectif car les différentes parties prenantes ont tous les éléments pour juger votre travail, et ils auront la distance nécessaire. Pensez également à faire un point sur vos méthodes de travail et les techniques de la MOA. Avez vous trop voulu formaliser ? Ou au contraire avez-vous manqué de formalisme ? Étiez-vous à l'aise avec la méthode employée sur le projet ?

Capitalisez sur votre travail

Vous avez réalisé un manuel utilisateur de qualité ? Vous avez amélioré la description de vos use case ? N'hésitez pas à reprendre vos documents afin d'en faire des templates ou des exemples en corrigeant leurs défauts. Cela vous permettra d'une part d'améliorer la qualité de vos livrables au fil du temps et d'autre part de gagner du temps sur votre prochain projet. Vous pouvez ensuite partager vos templates avec les autres MOA de votre société.

Cherchez les projets suivants

Faites un point avec vos sponsors habituels pour voir quels sont les besoins stratégiques qui ne sont pas encore couverts. Faites le tour des utilisateurs également, afin d'identifier des problèmes opérationnels qui ne seraient pas encore remontés.  Le meilleur moyen de travailler sur un projet intéressant, c'est encore d'aller le chercher.

 

La fin d'un projet n'est jamais simple. C'est souvent une phase fortement chargée pour la MOA qui doit gérer la conduite du changement. Il faut être très présent. Et assez rapidement, tout s'arrête. Il faut alors savoir gérer la transition avant le ou les projets suivants. Soyez fort, on passe tous par là, surtout lorsque le projet est une réussite. Bizarrement, plus le projet est un échec, moins on a de mal à s'en défaire...


dimanche, juin 12 2011

La MOA doit-elle tout automatiser ?

Faut-il automatiser tous les processus manuels ? Informatiser un processus manuel répond souvent à des exigences de traçabilité, de reporting, de pilotage. Mais faut-il éliminer toute action manuelle ? Quels sont les risques lorsque l'on remplace l'homme par la machine ? On sait faire danser les robots, mais sont-il capables d'improviser ?

CEBIT 2011: A Nao robot performs at Intel's Cebit news conference

Les règles métiers doivent rester la propriété du métier

Il existent des systèmes dédiés à la gestion de règles métiers, et quoi qu'il en soit, tous les systèmes d'information implémentent des règles métier. Mais parfois certaines parties prenantes refusent la mise en place de règles métiers exécutées automatiquement. Pourquoi ? Parce qu'elles ne veulent pas perdre la connaissance et la gouvernance de leurs processus. Il faut faire très attention à ce que la mise en place d'outils de gestion des règles métiers et des processus métiers se fasse sans déposséder les "métiers".

Calculer le retour sur investissement selon l'axe financier et celui de la flexibilité

Calculer le retour sur investissement selon l'axe financier est une chose primordiale, mais il ne faut pas oublier celui de la flexibilité. Développement durable, agilité sont des termes souvent entendus associés à de lourds projets d'automatisation de processus métiers. N'oublions pas que l'être humain est très adaptable, bien plus que le meilleur SI aussi agile soit-il.

Inutile donc de vouloir tout automatiser à tout prix. N'oublions pas que le SI supporte les règles métiers et les processus métiers, mais qu'il n'est pas le métier.

mardi, avril 12 2011

Quelles astuces pour l'utilisation d'Axure RP Pro par la MOA ?

Comment utiliser au mieux un outil comme Axure RP Pro ? Le mieux c'est d'être curieux et fouiller dans les menus ! Mais voici quand même quelques petites "astuces" concernant l'utilisation des Widgets dans Axure.

Développez vos storyboards avec les composants Wireframe par défaut

Pour commencer, il faut utiliser les quelques composants disponibles par défaut dans Axure. Ceux-ci permettent d'effectuer des storyboards en mode fil de fer, c'est à dire sans prendre en compte l'aspect design (d'où le terme wireframe).

Axure

Axure

Utilisez des librairies de composants réalisés par d'autres pour vos spécifications détaillées - Axureland

Une fois que vous voulez passer dans une phase de spécifications fonctionnelles détaillées, les composants de base dans Axure sont un peu limitatifs. Mais vous pouvez étendre la liste de ces composants grâce aux librairies. Pour l'exemple, nous allons prendre la librairie Axure Better Defaults Library. Il vous faut télécharger cette librairie en cliquant sur le bouton Download Axure File à cette adresse :
http://axureland.com/index.php/site/entry/axure_better_defaults_library
Une fois le .zip téléchargé, dézippez le dans le répertoire :
...\Mes Documents\My Axure RP Libraries

Vous voyez alors apparaitre votre nouvel ensemble de widgets :

Axure

Ainsi vous aurez alors accès à de nouveaux composants pour définir vos écrans :

Axure

Créez vos propres librairies

Si vous avez un framework graphique maison, des best practices au niveau des IHM... vous pouvez créer vos propres librairies de composants à partager entre projets. Pour cela, dans le menu Widgets, cliquez sur Create library... :

Axure

Axure

Vous avez ainsi accès à un projet Axure qui représente votre librairie de Widgets :

Axure

Renommez le "New Widget 1" et dessinez votre propre widget :

Axure

Vous pouvez créer plusieurs widgets dans votre librairie. Ensuite vos widgets seront accessibles dans les autres projets :

Axure

J'espère que ces petites astuces vous seront utiles. En fait ce sont simplement des fonctionnalités standard de l'outil plus que de vraies astuces, mais parfois on oublie un peu de fouiller dans ce que permet de faire l'outil faute de temps, et on passe à côté de beaucoup de choses qui permettent pourtant de gagner un temps précieux.

jeudi, mars 17 2011

MOA et Scrum : Quels retours d'expériences ?

Cela fait quelques mois que je travaille sur un projet utilisant la méthodologie Scrum. Cette méthodologie dite "agile" bouleverse le travail de la MOA dans les organisations classiques où les rôles MOA et MOE sont gérés par des personnes distinctes, voire des équipes distinctes. Après vous avoir expliqué quelques bases sur l'agilité et la MOA dans un précédent billet (Le rôle de MOA est-il compatible avec les méthodes agiles ?), je me propose ici simplement de vous livrer mon retour d'expérience sur l'impact d'une telle méthodologie pour la MOA.

Ce qu'on a dit sur le rôle de la MOA dans les méthodes agiles...

On a beaucoup parlé des méthodes agiles depuis quelques années. Et on peut avoir l'impression par exemple que Scrum a été conçu par des développeurs, pour des développeurs. Je dis cela car la communauté agile s'est très vite rendue compte du problème que posait la MOA pour mettre en œuvre Scrum :

Scrum, Agilité et Rock'n roll : Se passer de la MOA ou se passer de l'agilité ?

J'ai dit à N. qu'une meilleure solution serait de supprimer la MOA. MOA et MOE c'est fait pour les travaux publics, pas pour le développement de logiciel. C'est le bon moment en période de crise pour éliminer les gaspillages...

Bon, c'était une boutade, on ne peut pas supprimer la MOA du jour au lendemain.

OCTO Talks! : Installer Scrum sur une organisation existante

L’autre population qui est mise en porte-à-faux lors du déploiement de SCRUM : la MOA. Là aussi, le rôle de MOA tel que nous le connaissons est en grande partie absorbé par l’équipe : clarification du besoin, qualification des demandes, tests, … Quelle position la MOA peut-elle alors adopter pour continuer à apporter de la valeur à un projet ?

La solution en laquelle nous croyons aujourd’hui est que la MOA soit partie intégrante de l’équipe.

Et ce n'est pas seulement un problème franco-français ou un problème de la métaphore MOA/MOE issue du BTP. C'est simplement que les méthodes agiles veulent mettre le client au cœur du process de développement d'un système informatique, en limitant les gaspillages : documentation inutile, intermédiaires superflus entre le développeur et le client. Ces sujets touchent principalement les activités de la MOA.

... et ce que j'ai expérimenté : User stories et storyboards,

Sur mon projet actuel, nous avons donc mis en place Scrum. En tant que MOA, on m'a dit : "Maintenant, tu rédiges des user stories.". Ok. J'ai en fait pris le rôle de Product owner, délégué. Avant cela, j'ai quand même fait une étude préalable qui a abouti sur la rédaction d'un cahier des charges chargé d'une étude de l'existant et d'une liste d'exigences. J'ai ensuite décliné ces exigences en user stories. Ces user stories sont un outil très pratique pour planifier les sprints. Au départ j'ai simplement accompagné ces user stories d'un storyboard et de maquettes réalisées via Axure.

quelques spécifications fonctionnelles "old school"

Pas suffisant. J'ai rapidement bifurqué vers une spécification fonctionnelle détaillée ! Aïe, de la documentation ? Mais pourquoi ? C'était impossible d'avoir une vision globale du système sans cela. Et la traçabilité n'était pas suffisante, j'avais toujours l'impression d'aller à l'encontre d'un choix de conception fonctionnel fait plus tôt dans le projet, faute de me rappeler des motifs de ce choix. De plus il était très difficile de discuter avec les projets non Scrum sans un document de spécifications fonctionnelles. J'ai donc décidé de maintenir ce document, enrichi au fil des sprints en essayant d'avoir toujours un ou deux sprints d'avance. De plus certaines réglementations demandent que le système d'information soit documenté, donc impossible de passer outre une documentation fonctionnelle.

et les critères d'acceptation !

Oops, malgré cela, je me suis rendu compte que j'avais oublié un élément capital dans les user stories : les critères d'acceptation ! Pour faciliter la recette au fil de l'eau, il est important d'avoir ces critères d'acceptation au niveau des users stories, même si ceux-ci font souvent référence aux spécifications fonctionnelles. Je pense aussi qu'une automatisation des tests fonctionnels est capitale pour tirer tous les bénéfices d'un mode de développement avec des itérations courtes.

Au final, un bilan positif ?

Finalement, nous avons mis en place Scrum, mais j'ai quand même gardé certains outils propres aux cycles en V. Pourquoi ? Surement parce qu'on ne peut pas changer ses habitudes aussi facilement, mais aussi parce que Scrum ne se suffit pas à lui-même. Comme toute méthodologie, il faut l'adapter au contexte. Tous les développeurs ne sont pas capables de gérer les aspects fonctionnels, les clients ne sont pas forcément prêts à rédiger des users stories, et les équipes avec lesquelles vous devez interagir ne sont pas forcément "agiles". Les itérations courtes, les démos, la collaboration, la recherche du consensus, le pilotage par la valeur ajoutée sont par contre autant d'éléments très positifs de la méthodologie.

Je pense donc que le rôle de MOA ou AMOA s'inscrit parfaitement dans cette méthodologie du moment que l'on accepte que le product owner puisse être en fait une équipe composée d'un sponsor métier, d'utilisateurs clés et d'un ou plusieurs MOA. Dans ce cas,  la ou les MOA doivent clairement avoir la délégation et la capacité pour arbitrer les points en temps réel, quitte à remonter ensuite les points les plus problématiques lors des comités de pilotage du projet. La MOA peut alors apporter toute son expertise en terme d'analyse, de modélisation et de construction de lien fort entre le SI et le métier.

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