La MOA pragmatique du SI (Business Analysis, Analyse d'Entreprise, Maitrise d'Ouvrage)

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dimanche, septembre 4 2011

Quelles certifications pour la MOA ?

Les certifications pour la MOA ne sont pas très nombreuses. Et il y en a encore moins si on parle des certifications francophones. Indépendamment du débat "Êtes vous pour ou contre les certifications ?", voici quelques idées de certifications utiles pour une MOA.

Les certifications en Business Analysis

Le International Institute of Business Analysis (IIBA) propose deux certifications portant clairement sur le métier de maitrise d'ouvrage :

  • La certification CBAP® (Certified Business Analyst Professional®) pour les “Business Analyst” expérimentés.
  • La certification CCBA (Certification of Competency in Business Analyst) pour les profils intermédiaires.

(plus d'information ici : Certifications IIBA - CBAP et CCBA)

Ces certifications sont sérieuses, elles demandent à la fois des connaissances sur le Business Analysis Body of Knowledge (BABOK) et également une quantité importante d'expérience sur des activités de la Business Analysis. Je ne pense pas que la certification CBAP soit très connue en France, mais c'est certainement la certification qui me semble la plus intéressante et la plus valable pour une MOA.

Les certifications associées à des méthodologies

En tant que MOA on peut être amené à travailler en suivant différentes méthodologies. Il peut donc être intéressant d'obtenir une certification sur une ou plusieurs méthodologies en vogue. Par exemple, si vous travaillez en tant que Product Owner sur un projet en mode Scrum, pourquoi ne pas passer une certification sur ce thème proposée par la Scrum Alliance ?

On est sur un type de certification plus "light" que celles proposées par l'IIBA, mais cela permet de prendre un peu de recul sur sa compréhension de Scrum, et cela donne accès à une communauté qui saura vous aider sur certains aspects de Scrum si vous en avez besoin.

Les certifications plus ciblées sur des outils, des langages, des progiciels

Ensuite, en fonction d'éléments plus spécifiques à votre profil et domaine d'expertise, vous pouvez opter pour des certifications sur un langage de modélisation ou un progiciel.

Là on est sur des certifications d'expert. On s'éloigne un peu de la MOA, mais il est vrai qu'une MOA est souvent également un expert sur un domaine en particulier. Il peut donc être intéressant de valider cette expertise via une certification.

Il existe donc un choix intéressant de certifications pour la MOA, même si les certifications purement MOA sont encore limitées en nombre. Ensuite, chacun doit faire en fonction de son profil, de ses souhaits d'évolution et du temps qu'il souhaite et peut y passer. Finalement reste l'éternel débat, comme pour toutes les professions du système d'information, la certification est-elle valorisée dans l'entreprise ?

mardi, novembre 16 2010

La MOA doit-elle être un expert fonctionnel monomaniaque ?

La MOA doit-elle être un expert fonctionnel ? Est-il bon d'être spécialisé sur un seul domaine ? Voilà une idée de sujet pour mon blog que l'on m'a soufflée aujourd'hui. La personne qui m'a posé cette question n'est pas la seule à se la poser ! Michelle Swoboda répondait à une question similaire sur le blog de Bridging the Gap : Help a BA! What is the difference between a subject matter expert and a business analyst?

Oui, la MOA peut être un expert fonctionnel...

Les MOA peuvent être au départ un expert fonctionnel qui est monté en compétences sur les aspects projet et les techniques de la maîtrise d'ouvrage. Par exemple, en finance de marché, un ancien opérateur Front ou Middle Office peut devenir maîtrise d'ouvrage sur un projet SI (comme Jérôme Kerviel : "consultant informatique" au revenu de "2.300 euros"). Dans ce cas c'est un expert fonctionnel et métier qui est monté en compétences pour apprendre ce qu'était un projet SI et quelles étaient les activités d'une MOA et les livrables à fournir dans le cadre d'un projet SI. Plus souvent les MOA acquièrent l'expertise fonctionnelle avec le temps, en restant plusieurs années dans le même domaine fonctionnel. Elle devient alors un expert fonctionnel.

... mais être un expert fonctionnel ne signifie pas qu'on est une bonne MOA...

Être un expert fonctionnel ne signifie pas que l'on est une bonne MOA. La maîtrise d'ouvrage est un domaine fonctionnel à part entière. Il y a énormément de compétences à acquérir propres à ce domaine, les process de développement informatiques sont spécifiques à cette industrie. De plus quand on est MOA sur des projets SI, il faut avoir une culture informatique importante pour pouvoir comprendre les enjeux IT.

... alors finalement faut-il changer de domaine fonctionnel ?

Recrutez des gens d'autres industries ! Je vous invite à lire cet article Why Innovation Is Beginner's Luck qui parle des défauts que l'on peut avoir lorsqu'on est depuis trop longtemps dans une même industrie (The Myopia of Experts). Il est vrai qu'un regard neuf amène toujours des solutions qu'on n'arrive pas à faire émerger quand on est depuis trop longtemps sur le même sujet. Mais si vous choisissez de recruter une MOA qui n'est pas un expert du domaine, il vous faudra quelqu'un d'autre pour remplir ce rôle ! Donc cela ne fonctionnera que si vous avez des utilisateurs expérimentés et disponibles avec qui travailler ou alors si votre organisation a la maturité nécessaire pour formaliser ce type de rôle.

Finalement, en tant que MOA, je pense qu'il vaut mieux être spécialisé dans un domaine plutôt que d'être complétement généraliste. Il est important d'être passionné par le domaine dans lequel on travaille et d'essayer d'en apprendre un maximum afin d'être critique vis à vis des demandes des sponsors et des utilisateurs. Mais pourquoi ne pas construire sa carrière sur deux ou trois domaines de prédilection ? Cela permet de garder de la fraicheur et de rester innovant. L'inconvénient c'est que cela demande de se remettre en cause et de prendre des risques...

samedi, août 7 2010

Comment la MOA peut tirer parti des réseaux sociaux ?

Twitter, LinkedIn, Viadeo, Facebook... Les réseaux sociaux sont aujourd'hui bien implantés dans notre quotidien en France. Près de 20,3 millions de Français sont inscrits à un réseau social (type Facebook ou Twitter). Dans un article du nouvelobs.com, on nous alerte : Réseaux sociaux : engouement en France, un danger pour les entreprises ?. Car aujourd'hui les réseaux sociaux sont beaucoup utilisés à titre personnel et assez peu à titre professionnel. Beaucoup de gens actifs sur Facebook, mais beaucoup moins sur LinkedIn ou Viadeo. Pourtant tout le monde parle de l'entreprise 2.0, qui amène une nouvelle manière de communiquer dans l'entreprise, entre entreprises et entre clients et fournisseurs. Doit-on alors avoir peur de ces réseaux sociaux dans l'entreprise ? Non, surement pas. Et en tant que MOA vous devez même en tirer profit.

Maintenir son réseau professionnel

Maintenir son réseau professionnel est devenu une nécessité. Fini le temps où l'on faisait carrière au sein de la même entreprise pendant 40 ans. Que vous soyez consultant AMOA ou MOA en interne, vous devez utiliser ces outils pour vous aider à maintenir votre réseau professionnel. Ce n'est pas magique, il faut d'abord travailler le relationnel avec des vrais gens ! Soyez reconnu pour votre expertise et la qualité de votre travail. Ensuite, un outil comme LinkedIn vous permet de conserver un carnet d'adresse toujours à jour et toujours accessible.

Gérer son e-réputation

L'e-reputation c'est un terme à la mode qui désigne la réputation d'une personne physique ou morale (professionnel, marque, produit...) sur internet. Présenter son profil complet sur LinkedIn permet aux autres personnes d'avoir directement accès à votre expertise, et vos contacts sont la caution de ce profil. Essayez également d'obtenir des recommandations de clients ou de vos supérieurs, cela "prouve" que les gens avec qui vous avez travaillé reconnaissent votre valeur. Pensez également à publier vos connaissances ou des informations concernant votre secteur d'activité sur un blog ou via Twitter. Cela permettra aux gens qui ne vous connaissent pas encore de se faire une idée précise sur vos connaissances. Dernier conseil, créez-vous un profil personnel anonyme et un profil professionnel nommé. Le but est de maitriser votre réputation sur le web.

Profiter de la connaissance des communautés

Utilisez les communautés des réseaux sociaux pour faire de la veille "technologique" sur votre secteur d'activité, pour obtenir des réponses aux questions que vous vous posez, pour obtenir un avis sur un fournisseur... les occasions ne manquent pas ! Par exemple sur Twitter, vous pouvez trouver des Business Analyst qui publient des informations ou des articles concernant notre travail. Pour cela, effectuez une recherche sur le tag #baot (Business Analysis On Twitter). Une fois que vous avez trouvé des gens sur Twitter qui vous intéressent, surveillez leurs "retweet" et suivez les gens qui ont été cités et qui vous ont intéressés. Enfin, les sites communautaires comme LinkedIn proposent des groupes dans lesquels vous allez retrouver des forums de discussions : ModernAnalyst.com - Business Analyst Community, Business Analyst Professional...

Et pourquoi pas même utiliser les principes de ces réseaux sociaux, mais en interne ? Cela permet d'effacer la distance (géographique et hiérarchique) en ayant accès à toutes les informations et donc de fluidifier la communication. Il est fini le temps où l'on avait le pouvoir car on détenait l'information. Les gens performants sont maintenant ceux qui diffusent le mieux l'information. Tout du moins, c'est ce qui me semblerait le plus optimal dans une organisation, et ce qui faciliterait le plus mon travail de coordination en tant que MOA. Mais c'est encore très loin d'être le cas partout !

vendredi, avril 30 2010

La carte heuristique peut-elle aider la MOA à organiser ou communiquer ses pensées ?

Une carte heuristique [...] est un diagramme qui représente les connexions sémantiques entre différentes idées, les liens hiérarchiques entre différents concepts intellectuels.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Carte heuristique de Wikipédia en français (auteurs)

Comment cet outil peut être utile pour une MOA ? Ce type de schéma permet d'organiser ses pensées sous une forme hiérarchique et synthétique. De plus il existe des outils qui permettent de créer et éditer ces cartes assez facilement, comme par exemple Mindomo. Voici donc quelques exemples de cas où l'on y trouvera un intérêt en tant que MOA.

Présenter ses compétences

Décrire son savoir-faire sous forme de carte heuristique permet de faire le point sur ses compétences en les catégorisant. Une fois la carte réalisée on a en un coup d'œil le périmètre de son savoir-faire. Cela peut être utile pour identifier ses manques et ses points forts à titre personnel. Mais cela peut aussi servir à accompagner son CV "classique" pour présenter de manière transverse et non chronologique ses compétences. Présenter ses compétences ainsi montre aussi sa capacité à synthétiser et prendre du recul, qualités requises pour la MOA. Voilà un exemple de carte du savoir-faire d'une MOA (limitée aux deux premiers niveaux) :

Présenter les exigences

Les exigences sont très souvent gérées de manière hiérarchique. Plutôt que de présenter un long document de description d'exigences, il peut être intéressant de synthétiser ces exigences via une carte heuristique. Ceci peut par exemple servir à présenter les exigences aux différentes parties prenantes du projet en une réunion rapide.

Voilà deux exemples mais en réalité on peut utiliser ce type de schéma très souvent dans des cas très variés. Mais attention de ne pas tomber dans l'excès avec ce genre d'outils. Un schéma vaut mieux qu'un long discours, mais parfois l'action vaut mieux qu'un lourd schéma conceptuel, comme en témoigne cet article lu sur Le Figaro, Le Pentagone a un ennemi intérieur : le PowerPoint.